Le professeur Richard Arsenault se joint au Département de génie de la construction
Les inondations ont été particulièrement dévastatrices, cette année, à l’échelle de la planète. Le Québec n’a pas été épargné. Heureusement, il y a des gens comme Richard Arsenault, récemment recruté par le Département de génie de la construction de l’ÉTS à titre de professeur-chercheur, qui a fait de la gestion des ressources hydriques, de l’automatisation des prévisions hydrologiques et de l’impact des changements climatiques ses champs d’expertise.
M. Arsenault était, jusqu’à tout récemment, chercheur au sein de l’équipe responsable de la production hydroélectrique des deux centrales que possède la société Rio Tinto, dans la région du Saguenay. Son mandat : optimiser les outils de gestion des barrages afin de parvenir aux meilleures prévisions possibles malgré l’incertitude sur laquelle reposent les prévisions météorologiques. L’occasion parfaite d’appliquer ses connaissances théoriques à une situation très concrète.
Un « gars de l’ÉTS »
Richard Arsenault est un visage connu à l’ÉTS. On pourrait dire qu’il est « tombé dedans » en 2007, en commençant son baccalauréat. Dix ans plus tard, ce récipiendaire de très nombreux prix prestigieux — notamment la Bourse Vanier du CRSNG – se joint à notre équipe comme professeur-chercheur.
Il a indéniablement le « profil du métier ». Il s’était découvert, dès le baccalauréat, un intérêt pour la recherche. Il a complété ses stages 2 et 3 à titre d’assistant de recherche : le premier à l’interne, avec le groupe de recherche DRAME (Développement et recherche appliquée en modélisation de l’eau), et le second à l’Université Ludwig-Maximilian, à Munich, en Allemagne, par l’entremise du Consortium Ouranos, dont l’ÉTS est un membre affilié. « Une belle expérience de recherche et de vie », commente ce passionné de la randonnée qui a demandé sa femme en mariage au sommet de la Zugspitze, la plus haute montagne de ce pays.
En 2010, Richard commençait une maîtrise en génie de la construction, spécialisation hydrologie, suivie d’un doctorat dans la même spécialité, obtenu en 2015. Entre temps, l’ÉTS lui avait déjà confié plus de 30 charges de cours, notamment sur la gestion des ressources hydriques, la mécanique des fluides et la thermodynamique.
Les mathématiques et les statistiques, des outils de recherche en hydrologie
Un postdoctorat à l’Université Laval lui a permis de compléter sa formation en allant chercher des connaissances en mathématiques et hydrologie statistique, essentielles pour la poursuite de ses recherches. Richard s’est par la suite vu offrir un poste à Chicoutimi par Rio Tinto – qui finançait son projet postdoctoral – comme ingénieur analyste en ressources hydriques. Une incursion dans le monde industriel qui s’est avérée essentielle pour son entrée à l’ÉTS, car il s’agit d’une exigence à l’embauche de tous les professeurs.
L’optimisation et l’automatisation de la chaîne de valeur en production hydroélectrique
Richard Arsenault entretient des liens étroits avec Rio Tinto, engagée dans différents programmes du CRNSG, dont deux projets Engage et bientôt un RDC (Recherche et développement coopérative) qui constituera la base de son premier projet de recherche à l’ÉTS, sur l’optimisation et l’automatisation de la chaîne de valeur en production hydroélectrique. « L’hydrologie est un domaine stochastique, limité par des connaissances aléatoires. Les prévisions sont toujours fondées sur des estimations, malgré l’élaboration de modèles hydrologiques », explique le chercheur qui est toutefois convaincu que dans la chaîne de prévision, il y a des optimisations à faire et que ses recherches contribueront à l’automatisation complète de la chaîne de prévision hydrologique.
Directeur et codirecteur de quelques étudiants à la maîtrise et au doctorat, le jeune professeur est activement à la recherche d’étudiants qui possèdent notamment une expertise en mathématique et en statistique afin de pouvoir appliquer ces notions à l’hydrologie.
Une catastrophe évitée
Cet été, le Lac-Saint-Jean est sorti de son lit. La région avait reçu 124 % de la quantité normale de neige, et 185 % pour ce qui est des précipitations. Richard Arsenault était sur place, à l’emploi de Rio Tinto, et a participé aux opérations de contrôle des inondations. La région du Saguenay avait connu, en 1996, des inondations monstres, qui détruisaient tout sur leur passage. Si le « déluge du Saguenay » reste inscrit dans les annales, les risques de revivre une telle situation sont bien moindres, grâce à des chercheurs comme M. Arsenault, dont les travaux visent une meilleure gestion des centrales hydroélectriques. La preuve en est faite, le pire a été évité cet été, car les mesures qui s’imposaient ont été appliquées.
Toujours plus loin
Richard Arsenault a sa licence de pilote, il rêve même de devenir pilote commercial. Son amour de la randonnée l’a fait gravir plusieurs des plus hauts sommets, en Amérique et en Europe, et il envisage maintenant de se rendre en Patagonie, au parc Torres del Paine, déclaré « réserve de la biosphère » par l’UNESCO. Mais il devra attendre un peu, car pour l’instant, ses jeunes enfants sont sa priorité. Sans compter ses étudiants, bien entendu !
Au nom du Bureau des affaires professorales et de toute la communauté de l’ÉTS, nous lui souhaitons la plus cordiale des bienvenues.