Dans le cadre d’un projet d’internationalisation de la recherche, nous avons le plaisir de recevoir le professeur Steven M. Lulich, chercheur au département d’audiologie et des sciences de la parole à l’Université d’Indiana, Bloomington. Le professeur Lulich présentera ses travaux dans le domaine des sciences de la parole, intitulés « Embodied Phonetics: How our embodied experience affects our speech », qui font intervenir de nombreuses technologies, lundi le 11 mars à 10h au A-1600. C’est l’occasion de découvrir un domaine de recherche fascinant et, peut-être de découvrir des collaborations potentielles. La présentation sera en anglais et du café sera offert.
Biographie du présentateur: Steven M. Lulich est titulaire d’un baccalauréat du Dartmouth College avec spécialisation en linguistique et d’un doctorat en biosciences et technologies de la parole et de l’audition du Massachusetts Institute of Technology sous la direction du professeur Kenneth N. Stevens. Après des stages postdoctoraux à la Harvard School of Public Health et à l’Université Washington à Saint Louis, il a rejoint le corps professoral de l’Université d’Indiana au Département d’audiologie et des sciences de la parole en 2013.
Le Dr Lulich a été élu membre de l’Acoustical Society of America en 2022 pour ses études sur l’articulation de la parole par échographie 3D/4D. Il a publié des recherches sur un large éventail de sujets liés à la production de la parole, notamment la phonologie, la phonétique, la physique et la physiologie de la parole, la perception de la parole et les technologies vocales.
Résumé de la présentation: En sciences de la parole et en linguistique, il est courant de faire la distinction entre phonologie et phonétique. La phonologie traite les sons du langage comme des objets mentaux abstraits, tandis que la phonétique traite les sons du langage comme des objets physiques concrets. Selon la conception de la « chaîne vocale » de la communication vocale, les locuteurs formulent d’abord des représentations mentales abstraites de ce qu’ils ont l’intention de dire, puis ils instancient leur message en utilisant l’appareil vocal concret et physique, c’est-à-dire les poumons, le larynx et le conduit vocal.
Dans la pratique, cependant, la phonétique, comme la phonologie, est devenue étonnamment abstraite et désincarnée, dans la mesure où la plupart des recherches en phonétique reposent sur des données collectées auprès de jeunes adultes en bonne santé, assis en position verticale dans une pièce calme et effectuant des tâches vocales physiquement peu exigeantes. La variété de l’expérience humaine incarnée – qui comprend le vieillissement, la maladie, l’activité physique, les exigences d’attention, ainsi que le sexe, la race et le milieu socio-économique – est donc sous-représentée, et la théorie phonétique reste largement insensible au fait que la parole est le plus souvent produite par des locuteurs qui ne sont ni jeunes ni en bonne santé, alors qu’ils ne sont pas assis dans une pièce calme en accomplissant une tâche sans défi.
Dans cet exposé en partie ambitieux, je passerai en revue « la chaîne de la parole », résumerai les résultats de recherche issus de mon laboratoire et partagerai l’élaboration de nouvelles orientations de recherche en phonétique incarnée.
Au plaisir de vous trouver nombreux à cette présentation,
Catherine Laporte